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DÉCOUVERTES EN VALLÉES ALPINES

Dans le cadre de mon métier de photographe animalier, je me suis rendue dans différentes vallées alpines afin de photographier, du moins tenter, la faune sauvage locale. J'ai fait des randonnées très sympathiques, découvert des endroits d'une beauté inouïe, fait de chouettes rencontres naturalistes et j'ai réalisé une activité insolite ! Dans cet article, je vous livre toutes les pépites de ce fabuleux séjour dans les Alpes françaises.


JOUR 1 : DÉPART DE LA DRÔME, CAP SUR L'ISÈRE

Après avoir quitté la Drôme (article à lire ici), nous voilà arrivés en Isère. Le premier arrêt n'est pas des moindre : la passerelle himalayenne du lac de Monteynard-Avignonet ! C'était l'activité insolite de tout le séjour. À vrai dire j'aurai pu adorer cette expérience, car l'endroit était vraiment sublime : surtout avec une eau de cette couleur ! Mais une famille derrière nous s'amusait à sauter sur la passerelle pour la faire bouger le plus possible. Résultat ? Une dame de l'autre côté du pont a failli rester bloquée et faire une crise d'angoisse, très intelligent de leur part. J'y retournerai à un meilleur moment de l'année pour me faire un avis plus constructif que cette mésaventure. Autrement, comme je vous le disais précédemment, l'endroit est vraiment incroyable et la balade pour accéder à la passerelle est vraiment très agréable. Bref, à faire mais hors saison pour limiter le nombres de personnes qui seraient susceptibles de faire n'importe quoi !


Après ça, nous avons continué la route pour nous rapprocher de notre début de randonnée du lendemain. Sur le chemin, nous sommes tombés sur un endroit fabuleux avec des ambiances mystiques. Parfait pour faire à nouveau une petite balade et nous mettre en jambe pour les prochains jours ! Je l'avais vu sur la carte IGN lorsque nous avons préparé notre séjour, mais je n'avais pas pris le temps de le noter. À vrai dire je pensais passer plus de temps à la passerelle, ce qui ne nous laissait pas le temps pour un arrêt supplémentaire avant notre départ de randonnée. Je n'ai pas du tout regretté car cet endroit mérite d'être visité et exploré.

Il s'agit de la Réserve naturelle du Lac Luitel, elle a été créée en 1961 pour protéger les tourbières et la flore du pourtour du lac. C'est un endroit magnifique, avec une forêt luxuriante ! Lorsque la brume s'empare de ce petit écrin de nature, les ambiances et la lumière sont vraiment folles. Les photos parlent d'elles-mêmes, c'était vraiment magique ! Je me suis amusée à photographier la flore et les champignons de cette réserve naturelle, en jouant avec la lumière et les ombres. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas fait de macro/proxi et les conditions étaient vraiment idéales !


Je traversais (et je traverse toujours d'ailleurs même si ça va un peu mieux), une période difficile en photographie. Je n'aimais pas mon travail, avec l'impression que je n'étais pas légitime à être photographe professionnelle. Les artistes passent souvent par ce genre de passe, c'est presque normal. Mon passé y joue beaucoup également, et honnêtement j'étais vraiment heureuse de voir le rendu de mes clichés macro/proxy dans cet endroit. Ça m'a fait une véritable bouffée d'oxygène et mettre en pause mes mauvaises pensées. Je suis persuadée que partir ailleurs et découvrir de nouveaux endroits est quelque chose de vraiment bénéfique en cas de mauvaise passe.


JOUR 2 : PREMIÈRE RANDONNÉE DU SÉJOUR ET RETROUVAILLES RICHES EN ÉMOTION

➾ 650m de dénivelé (positif et négatif) — 9km

Première randonnée avant de commencer pleinement le déplacement professionnel (même si c'est important d'explorer les environs pour connaître au mieux les habitudes des espèces locales). Nous sommes partis au départ de Chamrousse (au lieu-dit "le Recoin") et avons pris la direction des Lacs Robert : un magnifique ensemble de lacs dans un écrin rocheux somptueux, typique des paysages d'altitude. Tout le début de la randonnée s'est déroulée dans une brume épaisse, où nous ne voyons quasiment rien devant nous. Plus nous montions en altitude, plus la brume se dissipait jusqu'à finalement passer au dessus des nuages. C'était vraiment incroyable de voir uniquement la Chartreuse et le Vercors percer le brouillard ! Toute la montée s'est déroulée dans un calme inouï où seuls quelques randonneurs et tirailleurs avaient décidé de faire comme nous.


Arrivés à la brèche de Robert sud, une vue incroyable nous attendait pendant tout le long de la descente jusqu'aux lacs : leurs couleurs étaient épatantes ! De là, nous avons mangé face à un lac légèrement excentré aux autres et donc plus tranquille (attention, il y a beaucoup de monde au niveau des lacs qui viennent des télésièges). Le moment était parfait pour se tremper les pieds dans l'eau turquoise, bien qu'elle fût particulièrement glacée ici. Cela fait toujours un bien fou pendant une randonnée ! De quoi repartir du bon pied (sans mauvais jeu de mot) pour continuer la marche afin de rentrer à la voiture ! Jusqu'à la Croix de Chamrousse, nous avons croisé beaucoup de monde. Mais la majorité redescendait comme ils étaient montés : par les télésièges. Comme nous sommes de valeureux randonneurs, nous continuèrent la randonnée par un sentier également utilisé par les VTT de descente (d'ailleurs c'était impressionnant de les voir !). Plus nous descendions et.... plus on s'enfonçait à nouveau dans le brouillard ! Il n'avait pas quitté les environs de Grenoble de toute la journée.

Maintenant que ce topo de randonnée est terminé, plusieurs choses importantes à vous dire : la première, c'est que nous nous sommes régalés à Hard Bosses Café, de retour à Chamrousse, avec des crêpes succulentes, des bières locales pour les garçons, et un chocolat chaud pour ma part. Rien de mieux après l'effort qu'un tel réconfort ! Honnêtement je vous le recommande les yeux fermés, c'était vraiment très bon !


Blague à part (même si ça avait son importance), je souhaitais vous parler d'un problème récurrent lorsque les animaux sauvages ne sont pas craintifs. Ici, nous avons eu encore le cas avec le Bouquetin des Alpes : il faut cesser de s'imaginer que parce qu'il n'est pas craintif, il n'est pas sauvage. Pour vous donner un exemple concret, une petite harde de Bouquetins est passé à côté du sentier (jusque là, rien d'anormal puisque c'est son lieu de vie). Rapidement les gens ont commencé à s'agiter et à vouloir se regrouper autour des bouquetins. Une partie de la harde s'en va, et une maman avec son petit se retrouve "bloquée". Au départ, elle tolère la foule jusqu'à ce que deux enfants les approchent, téléphone en main, en faisant du bruit et en courant. Je vois les signes caractéristiques qu'elle en a marre : elle tape sa patte sur le sol, elle "souffle" et plus les enfants s'approchent, plus elle agite la tête. Absolument aucun adulte ne réagissait (ni même leurs parents) bien trop préoccupés à filmer la scène. Pour éviter la charge, j'alerte les enfants que c'est dangereux et qu'elle n'est pas contente. De peur, ils s'arrêtent mais un drame aurait pu arriver puisque tout le monde était trop concentré sur son téléphone et non la sécurité même de ces enfants. Même si les animaux n'ont pas peur de l'Homme, ne les approchez pas trop proche, au moins pour votre sécurité si vous ne le faites pas par respect pour leur quiétude.


Autre petite chose importante, je voulais adresser ces quelques lignes à mon meilleur ami Lucas que j'ai pu revoir pendant cette randonnée. Maintenant que tu as déménagé à Grenoble, c'est beaucoup plus difficile de te voir. Pendant toute cette journée, ça m'a fait un bien fou de partager ensemble cette passion si importante à mes yeux. J'ai vraiment hâte que l'on puisse randonner à nouveau ensemble, que ce soit aux alentours de Grenoble, dans les Pyrénées-Orientales et partout ailleurs. J'en ai profité pour mettre les plus belles photos de nous deux sur mon article héhé ! Bises, tu me manques crâne d'œuf


JOUR 3 : PREMIÈRES RENCONTRES NATURALISTES INTÉRESSANTES

Afin de garder la quiétude de ces animaux, je ne donnerai aucun élément pour vous permettre de savoir où les photos ont été prises. C'est un sujet assez important de garder les spots de photographies animalières pour soi, j'en avais parlé sur mon site professionnel dans un article assez complet. Forcément ce n'est pas quelque chose que tout le monde conçoit de la même manière, mais je trouvais ça important de vous le rappeler ici : l'affluence de personnes pour photographier les animaux est néfaste pour la biodiversité. Chaque photographe animalier donne envie de faire de même en publiant son travail, forcément. C'est pourquoi il est important de publier correctement et en étant peu précis sur les lieux afin d'éviter qu'un grand nombre de personnes se retrouve au même endroit et dérange la faune pour une photo. Si vous souhaitez en savoir plus, voici l'article dont je vous parlais précédemment : Pourquoi faut-il garder les spots de photographie animalière secrets ?


Pour comprendre ces images, nous nous sommes rendus dans un endroit assez isolé où nous n'avons croisé aucun randonneur. En partant tôt le matin, c'est l'idéal pour voir des animaux et d'avoir une belle lumière (et d'éviter les orages en plein été, d'autant plus qu'en montagne ça ne pardonne pas). Le coin était très prometteur : Traquets motteux (Oenanthe oenanthe), Chamois (Rupicapra rupicapra), Vautours fauves (Gyps fulvus)... la liste est longue ! Nous repartons donc avec les meilleures photographies animalières du séjour, et avec un nouvel endroit à explorer dans d'autres périodes de l'année que l'été. Nous aimerions y retourner en automne ou au printemps, car ce sont les périodes les plus propices pour photographier la plupart des animaux.

Pour ne pas vous laisser sur votre faim, voici un autre endroit que nous avons exploré la même journée, la randonnée était tellement rapide (l'orage menaçait) que l'on n'a pas eu le temps de bien profiter mais les paysages étaient clairement magnifiques ! Aucun animal pendant cette randonnée, mais on compte bien la refaire jusqu'au bout la prochaine fois (et sans orage qui nous oblige à rentrer plus tôt si possible) car l'endroit était vraiment sublime, vous ne trouvez pas ? Je tiens à préciser que pendant tout le long du séjour, nous dormions dans la voiture en sauvage ou en camping. Nous avions prévu de bivouaquer mais malheureusement la météo capricieuse nous a totalement empêché : des orages tous les soirs, ce n'est pas marrant lorsque l'on est sous la tente et en altitude. Car oui, les orages en montagne, ça ne pardonne pas et il ne faut pas faire les malins face à Thor...


JOUR 4 : CAP SUR LA SAVOIE

Changement de département et cap sur la Savoie ! On ne pouvait pas être dans le massif de Belledonne et ne pas aller dans le massif des Arves. Cette fois-ci, nous y sommes partis dans l'optique de photographier flore et paysages, et ce fût mission réussie. Après avoir dégusté une bière locale succulente (pour information, il s'agit d'une bière artisanale et bio de Haute-Savoie des Brasseurs savoyards, et c'est l'une des meilleures bières que j'ai goûté dans ma vie), nous en avons profité pour faire des photos au coucher du soleil. La lumière orangée a éclairé toutes les prairies, c'était absolument incroyable et parfait pour s'amuser avec la flore ainsi que de photographier le soleil qui se couchait derrière le massif d'en face, entre les nuages.


Le lendemain matin, la randonnée commence et j'ai bien pris soin de sortir mon drapeau catalan pour faire une photo avec. L'endroit était bien trop beau pour ne pas le faire, puis revendiquer ses origines lorsque l'on voyage ou que l'on explore d'autres départements est tellement agréable... qu'on se le dise, tous les catalans sont chauvins ! Mais lorsque l'on voit la beauté de notre département il y a de quoi ! Chauvinisme à part, c'est vraiment fabuleux la Savoie et j'ai vraiment envie d'y retourner pour gravir d'autres montagnes et explorer plus en détail cet endroit. Manque de temps oblige, il s'agissait de la dernière randonnée du séjour mais pas des moindres. Elle était vraiment riche en émotions, d'autant plus que se retrouver face aux Aiguilles d'Arves en vrai, ça n'a pas de prix (surtout quand la veille au soir, on boit une bière face à elles au coucher du soleil haha).

➾ 680m de dénivelé (positif et négatif) — 10,5km

Pour le topo de randonnée, nous sommes partis du parking qui mène aux Aiguilles d'Arves (l'accès au second parking est réservé uniquement aux personnes âgées et handicapées). Plusieurs itinéraires sont proposées notamment des petites boucles d'interprétation où certaines sont accessibles pour les personnes handicapées et pour les poussettes. Vous n'êtes pas au pied des Aiguilles d'Arves mais vous les voyez tout de même très bien ! Lorsque la randonnée est difficile, c'est une super alternative pour en prendre plein la vue tout en faisant une petite balade.


Pour notre part, nous avons fait une randonnée aller-retour jusqu'au pied des aiguilles. C'est impressionnant de les voir en vrai et surtout "d'aussi proche". Dans ce moment-là, la nature m'a prouvé une fois de plus que l'Homme est si petit face à son immensité. Il faut les voir en vrai pour le croire, mais c'est vraiment une sensation particulière. La randonnée n'est pas très compliquée et en vaut vraiment la peine ! On voulait faire une boucle hors-sentier en passant par des crêtes mais encore une fois, l'orage menaçait et il fallait rentrer. Attention, c'est un lieu assez touristique donc si vous voulez y aller en été et profiter : partez tôt ! La plupart des visiteurs se cantonnent aux sentiers d'interprétation mais il y a quand même beaucoup de monde qui tente d'aller au pied des aiguilles (il y a de quoi, c'est vraiment magnifique).

Avec les risques d'orage, nous n'avons pas pu faire autant de dénivelé et de distance que l'on voulait. On a préféré se cantonner à des "petites" randonnée (pour nous très faciles) et profiter que de rentrer en courant et vouloir en faire trop. Je vous l'ai déjà dit plus haut mais les orages en montagne ne pardonnent pas et cela peut se montrer assez dangereux parfois. Il ne faut donc pas faire le malin ou alors prévoir ses randonnées proche des refuges pour pouvoir s'abriter. Pensez-y en organisant vos randonnées l'été !


C'est la fin de ce séjour dans les Alpes, il était prévu que l'on passe le dernier jour dans les Baronnies provençales à photographier les chamois, mais je me suis blessée à la jambe sur un dernier arrêt (qui était une autre passerelle himalayenne mais dans les Alpes) et nous avons préféré passer la nuit au bord d'une rivière puis rentrer le lendemain tranquillement. Ce n'était pas une blessure grave mais il m'était impossible de mettre des chaussures de randonnée car ma cheville était trop gonflée (et surtout que j'avais une plaie, ce qui n'était pas pratique pour la chaussette...).


JOUR 5 : RETOUR ET ARRÊT DANS LE VAUCLUSE

À l'aller, en route vers la Drôme provençale, nous avions repéré des magnifiques champs de tournesol. Puisque nous n'avions pas pu faire la randonnée à la recherche des chamois dans les Baronnies Provençales, nous avons décidé de manger non loin de ce champ et d'y faire un tour. Je vous avoue que c'était difficile, avec la douleur à ma jambe, et nous n'y sommes pas resté longtemps mais je tenais à vous partager ces petites photos ! Les tournesols commençaient déjà à faner, mais j'aime bien le rendu tout de même.


Après ça, nous avions pris l'autoroute pour rentrer dans mes montagnes catalanes. J'ai donc reposé ma jambe le temps de la cicatrisation avant de repartir gambader dans la montagne... notamment à la recherche de mes chers animaux pyrénéens (bien plus beau que leurs compères des Alpes au passage). Aujourd'hui, ça va beaucoup mieux même si j'ai de belles cicatrices !

 

CONCOURS SPÉCIAL VALLÉES ALPINES



 

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